FIRINGA le site
Le site Firinga se spécialise dans le suivi des 'cyclones tropicaux du Sud-Ouest de l'Océan Indien'
🌀 Le système BANSI a été baptisé le 11.01.2015 à 06 UTC, il a atteint le stade de Cyclone tropical très intense.
🌀 Le vent moyen en mer (sur 1 min) a vraisemblablement atteint 259 km/h avec des rafales à 322 km/h.
Le 12 janvier 2015 à 21:57 UTC. Waouh, image impressionnante d'un cyclone de très forte intensité (135 kt) de catégorie 5, évoluant dans le bassin cyclonique du Sud-Ouest de l'océan Indien, au Nord des Mascareignes. Dans quelques heures, BANSI atteindra l'intensité de 140 kt une intensité qui le placera dans le top 4 des cyclones les plus puissants dans ce bassin depuis une quarantaine d'années. L'oeil a un diamètre de 25 km et le CDO a un diamètre d'environ 300 km. Dans le mur de l'oeil d'un rayon de 17 km, les vents en mer sont estimés à 250 km/h (sur 1 min) avec des rafales à 310 km/h. BANSI est en train de passer au plus près des côtes Nord Mauriciennes à 280 km, l'alerte de classe 2 est toujours en vigueur.
Les différents stades atteints par BANSI
Stades atteints
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Date de l'évolution
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Zone perturbée
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08.01.2015 à 06 UTC
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Perturbation tropicale
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10.01.2015 à 18 UTC
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Dépression tropicale
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11.01.2015 à 00 UTC
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Tempête tropicale modérée
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11.01.2015 à 06 UTC
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Forte tempête tropicale
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11.01.2015 à 12 UTC
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Cyclone tropical
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11.01.2015 à 18 UTC
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Cyclone tropical intense
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12.01.2015 à 06 UTC
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Cyclone tropical très intense
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12.01.2015 à 21 UTC
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Cyclone tropical intense
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13.01.2015 à 09 UTC
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Cyclone tropical
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14.01.2015 à 00 UTC
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Cyclone tropical intense
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15.01.2015 à 00 UTC
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Cyclone tropical
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17.01.2015 à 06 UTC
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Forte tempête tropicale
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18.01.2015 à 06 UTC
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Dépression extra-tropicale
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18.01.2015 à 12 UTC
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Intensité maximale, selon les agences Météo-France et JTWC
Valeurs maximales atteintes par BANSI, le 13 janvier 2015 à 00 UTC
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Intensité sur l'échelle de Dvorak (Ci) | 7,0/8,0 |
Intensité sur la classification Australienne | 5/5 |
Pression estimée au centre | 925 mb |
Vent moyen sur 10 mn ( donnée Météo-France ) | 222 Km/h, 120 Kt |
Vent moyen sur 1 mn ( donnée Météo-France ) | 250 Km/h, 135 Kt |
Vent moyen sur 1 mn ( donnée JTWC ) | 259 Km/h, 140 Kt |
Vent moyen sur 1 mn (intensité atteinte la plus probable) | 259 Km/h, 140 Kt |
Rafales | 322 Km/h, 174 Kt |
Influence sur les terres
Cyclone dit "annulaire" durant la journée du 15 janvier 2015
- une intensité de 85% ou plus par rapport à leur potentiel dâintensité maximum
- un faible cisaillement
- un vent froid à très haute altitude (au niveau de pression 200 hPa)
- une température de la mer constante comprise entre 24,5°C et 28,5°C
- un manque de "relative eddy flux convergence" au niveau de pression 200 hPa
Animation d'images satellite du cyclone TRES intense BANSI
Une bonne connexion internet est requise, le fichier pèse 30 Mo.
https://firinga.com/photos/Ani-Bansi_2014.gif
(Source : Météo-France Réunion, animation Firinga le site).
Méso-vortex dans l'oeil du cyclone BANSI
Le 15 janvier 2015 à 06:10 UTC.
Analyse extraite de la revue "saison cyclonique 2012/2013" de Météo-France Réunion.
Cliquez ici pour visualiser un autre article sur les méso-vortex par Wikipedia
15 January activity
Later on 13 January the storm started to weaken slightly, but on 15 January started to re-intensified into a Category 4 storm, bringing high winds and heavy rainfall to Mauritius. As it intensified again the eye of the storm quadrupled in size, as can be seen in the zoomed-in infrared image right.
Source : EUMETSAT
A Rodrigues avant l'arrivée de BANSI
Conclusion
En ce début d'année 2015, il y a eu une bonne anticipation des différents modèles numériques concernant le signal de la prochaine cyclogenèse. En effet 7 jours avant la naissance du futur système BANSI, les modèles numériques prévoyaient une cyclogenèse au Nord-Ouest du bassin cyclonique ; un système mature évoluant à proximité des Mascareignes.
Le 08 janvier, la cyclogenèse débute, son évolution est perturbée par un cisaillement modéré à fort de Sud-Ouest.
C'est durant la journée du 11 janvier avec le relâchement du cisaillement que le système connaît une intensification explosive. En effet, dépression tropicale à 00 UTC, le système est baptisé à 06 UTC BANSI. A ce moment, on constate sur les imageries satellitaires un oeil apparent mais qui, à ce stade, n'est pas entouré d'un réel mur. On remarque l'imposante bande incurvée de plus d'un demi-tour. Ceci indique que le potentiel d'intensification sera très fort dans les prochaines heures. Le stade de forte tempête est atteint à 12 UTC, et le stade cyclonique déjà atteint à 18 UTC avec un mur de l'oeil bien fermé ! En 24h, BANSI est passé d'une intensité de 35 kt à 90 kt ! Une intensification exponentielle, qui se poursuit.
C'est ainsi que suivant cette dynamique, BANSI atteint le stade de cyclone intense le 12 janvier à 06 UTC. BANSI a la particularité de se déplacer vers une direction générale de l'Est, sous l'influence d'une cellule de hauts géo potentiels (700 à 300 hPa) située au nord de BANSI. Le météore évolue sur des eaux à 29°C, la divergence est optimale en haute troposphère, elle est organisée en 2 canaux et même temporairement en 3 canaux, l'un du côté équatorial et l'autre du côté polaire ainsi qu'un troisième pendant quelques heures à l'Est. L'apogée est atteinte durant la nuit du 12 au 13, où BANSI devient un cyclone tropical TRES intense à 140 kt, une intensité qui le place dans le top 4 des cyclones les plus puissants dans ce bassin depuis une quarantaine d'années. A cette intensité, BANSI pourrait endommager considérablement les maisons et les bâtiments urbains, arracher entièrement leurs toits et même les détruire complètementâ¦
La journée du 13, marque un affaiblissement suite au renouvellement du mur de l'oeil, c'est un processus normal pour les cyclones atteignant une telle intensité. Dans le cas de BANSI ce cycle va durer un certain temps (33 h) perturbé par la très faible vitesse de déplacement (moy. à 6 km/h) qui a pour conséquence l'épuisement rapide du contenu énergétique de la surface océanique. Le cyclone perd ainsi 50 kt d'intensité passant de 140 à 90 kt.
Une fois ce cycle terminé, une deuxième phase d'intensification reprend, et on découvre BANSI le 14 à 21 UTC avec un oeil de très grande dimension (110 km de diamètre) ; l'île de la Réunion ou l'île Maurice seraient entièrement englobées par cet oeil. Autre conséquence de ce processus c'est l'adoption d'une structure annulaire pendant quelques heures en début de journée du 15. De plus le rayon des vents maximaux s'est considérablement élargi passant de 13 km le 13 à 12 UTC à 56 km le 15 à 06 UTC.
Les différents stades d'alertes sont déclenchés à Rodrigues durant la journée du 14 et du 15, car les prévisions font passer le météore sur ou très près de l'île. Fort heureusement l'orientation de la trajectoire vers l'Est-Sud-Est / Sud-Est a été tardive. Cette nouvelle trajectoire fait suite à l'influence d'une dorsale proche équatoriale au Nord et d'une dorsale qui se construit dans l'Est en moyenne/haute troposphère. C'est ainsi que BANSI passe au plus près des côtes Nord-Est de Rodrigues le 15 à 23 UTC, il est à ce moment à 95 km de l'île. A cette distance, les vents les plus puissants restent en mer, une rafale à 133 km/h cependant enregistrée à Citronelle.
BANSI est le premier cyclone à avoir atteint le stade TRES intense passant à moins de 400 km des côtes Réunionnaises et moins de 300 km des côtes Mauriciennes depuis près de 20 ans (le dernier étant LITANNE en 1994). L'île Rodrigues évite de justesse une nouvelle catastrophe, un remake de l'année dernière avec le cyclone intense AMARA.
Par sa trajectoire, par son intensité atteinte au Nord des Mascareignes, par sa structure nuageuse, par sa durée cyclonique (6 jours), BANSI est le cyclone marquant de cette saison 2014/2015 et rentre dans les annales !
Votre expérience avec BANSI
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Le 22-01 à 10:44 Jean Morgan Narramootoo nous a raconté,
Câest le même constat que fait Jean Morgan Narramootoo, un jeune jardinier habitant la région de Grand-Baie, dans le nord de la petite île : «Les pompiers se sont vite mis au travail pour effacer toutes traces du passage de Bansi.» Même si le beau temps est de retour, Jean Morgan faisait partie, à hier après-midi, des personnes qui étaient privées dâélectricité. «Face aux fortes rafales, les pylônes électriques nâont pas tenu le coup. Beaucoup dâarbres nâont pas non plus résisté aux vents. Comme il nây a pas de courant et que le soleil est revenu, autant en profiter pour passer un peu de temps en plein air», nous dit-il. Tout en souhaitant que sa petite île panse très vite ses plaiesâ¦
(Témoignage recueilli par Christophe Karghoo du journal 5-plus Dimanche) 
Jean Morgan Narramootoo
Le 22-01 à 10:42 Jean Steeve Lucchesi nous a raconté,
Jean Steeve Lucchesi a aussi poussé un ouf de soulagement quand les alertes ont été levées. «Les rafales étaient vraiment impressionnantes. Et la mer était déchaînée. Même les plus anciens nâavaient jamais vu des vagues sâabattre ainsi sur les côtes», raconte cet habitant dâAnse aux Anglais. Qualifiant cette expérience de «traumatisante», Jean Steeve est confiant que le peuple rodriguais saura très vite remonter la pente : «Depuis quelques jours, câest la solidarité qui prime avec le nettoyage qui bat son plein.»
(Témoignage recueilli par Christophe Karghoo du journal 5-plus Dimanche) 
Jean Steeve Lucchesi
Le 22-01 à 10:40 Elvita Limock nous a raconté,
«Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal !» Elvita Limock, une habitante de Caverne Provert, à deux kilomètres dâAnse aux Anglais, située sur le littoral Nord du dixième district, nâa pas manqué de lever les mains au ciel quand le cyclone Bansi a commencé à sâéloigner des côtes de Rodrigues. «On sâattendait au pire, surtout lorsquâon lisait tout ce qui se disait sur Internet. On nâarrêtait pas de dire que le cyclone était très puissant, ce qui nous inquiétait davantage», ajoute la propriétaire de Rodrigues Coco Villa. Pour avoir tremblé, elle a tremblé, précise-t-elle : «Les rafales étaient violentes, mais on avait pris toutes les précautions pour éviter le pire.»
Depuis que toutes les alertes ont été enlevées il y a deux jours, lâheure est au nettoyage : «Quelques bananiers et cocotiers sont à terre. Les manges et les limons nâont pas non plus résisté aux vents forts, mais la plus grande satisfaction, câest que personne nâa été blessé, personne nâa perdu la vie.»
Faisant partie des quelque 1 000 personnes qui nâont pas été privées dâélectricité, Elvita est de tout cÅur avec ceux et celles qui ont eu des pertes considérables : «Ce sont les personnes qui habitent dans lâest du pays qui ont été les plus exposées mais par chance, il nâest rien arrivé de très grave.» De cette expérience qui se termine bien, souligne Elvita, il faut retenir les leçons qui permettront de mieux gérer à lâavenir : «Je retiens quâil faudrait faire en sorte de couper tous les arbres et toutes les branches qui sont à proximité des portes et fenêtres. Car si jamais ils se détachent, câest ce qui peut provoquer des accidents.»
Accueillant favorablement les pluies apportées par Bansi, Elvita, saluant par la même occasion la gestion des autorités, partage aussi le malheur des familles qui ont eu à faire face à des inondations : «Il sâagit maintenant de trouver des solutions pour que cela ne se reproduise plus. Il faudrait que les victimes essaient de trouver des solutions pour protéger au mieux leur maison.»
(Témoignage recueilli par Christophe Karghoo du journal 5-plus Dimanche) 
Elvita Limock