FIRINGA le site
Le site Firinga se spécialise dans le suivi des 'cyclones tropicaux du Sud-Ouest de l'Océan Indien'
🌀 Le système AMBALI a été baptisé le 05.12.2019 à 06 UTC, il a atteint le stade de Cyclone tropical très intense.
🌀 Le vent moyen en mer (sur 1 min) a vraisemblablement atteint 250 km/h avec des rafales à 315 km/h.
Le 05 décembre 2019 à 21:24 UTC.
Les différents stades atteints par AMBALI
Stades atteints
|
Date de l'évolution
|
|
---|---|---|
Zone perturbée
|
03.12.2019 à 06 UTC
|
|
Perturbation tropicale
|
03.12.2019 à 18 UTC
|
|
Dépression tropicale
|
04.12.2019 à 06 UTC
|
|
Tempête tropicale modérée
|
04.12.2019 à 18 UTC
|
|
Forte tempête tropicale
|
05.12.2019 à 06 UTC
|
|
Cyclone tropical
|
05.12.2019 à 12 UTC
|
|
Cyclone tropical intense
|
05.12.2019 à 18 UTC
|
|
Cyclone tropical très intense
|
06.12.2019 à 00 UTC
|
|
Cyclone tropical intense
|
06.12.2019 à 06 UTC
|
|
Cyclone tropical
|
06.12.2019 à 12 UTC
|
|
Forte tempête tropicale
|
06.12.2019 à 18 UTC
|
|
Tempête tropicale modérée
|
07.12.2019 à 06 UTC
|
|
Dépression tropicale
|
07.12.2019 à 18 UTC
|
|
Dépression résiduelle
|
08.12.2019 à 00 UTC
|
|
Dépression se comblant
|
08.12.2019 à 06 UTC
|
|
Dépression se dissipant
|
08.12.2019 à 18 UTC
|
Evolution des vents du cyclone TRES intense AMBALI.
Source : Météo France Réunion, mise en page par Firinga.com
Intensité maximale, selon les agences Météo-France et JTWC
Valeurs maximales atteintes par AMBALI, le 06 décembre 2019 à 00 UTC
|
|
---|---|
Intensité sur l'échelle de Dvorak (Ci) | 7.0/8,0 |
Intensité sur la classification Australienne | 5/5 |
Pression estimée au centre | 930 mb |
Vent moyen sur 10 mn ( donnée Météo-France ) | 220 Km/h, 119 Kt |
Vent moyen sur 1 mn ( donnée Météo-France ) | 250 Km/h, 135 Kt |
Vent moyen sur 1 mn ( donnée JTWC ) | 250 Km/h, 135 Kt |
Vent moyen sur 1 mn (intensité atteinte la plus probable) | 250 Km/h, 135 Kt |
Rafales | 315 Km/h, 170 Kt |
Intensification explosive : les analyses de Karl HOARAU et de Philip KLOTZBACH
Pour l'intensité maximale, MFR et JTWC donnent 135 noeuds en équivalent 1 minute le 6 décembre à 00h00 UTC. En revanche, pour le 5 à 12h00 UTC, MFR était à 50 noeuds sur 10 minutes (55 noeuds sur 1 minute) et JTWC était à 70 noeuds. Les images en micro-ondes n'étaient pas disponibles pour voir la structure réelle d'Ambali.
Il reste qu'une intensification de 65 noeuds (70 à 135 noeuds) en 12h n'a pas été fréquemment observée au niveau du globe ; je crois que le Super Typhon Irma (1971) s'est intensifié de 77 hPa en 12hrs (961 à 884 hPa) soit une intensification de 100 à 170 noeuds d'après des données de Knapp et al.(2013).
Il reste qu'une intensification de 65 noeuds (70 à 135 noeuds) en 12h n'a pas été fréquemment observée au niveau du globe ; je crois que le Super Typhon Irma (1971) s'est intensifié de 77 hPa en 12hrs (961 à 884 hPa) soit une intensification de 100 à 170 noeuds d'après des données de Knapp et al.(2013).
Analyse : Karl HOARAU
L'intensification d'AMBALI est énorme, en effet son intensité a augmenté de 100 kt en 24 heures. Il s'agit de l'intensification la plus rapide en 24 heures pour un système de l'hémisphère Sud, jamais enregistrée (depuis 1980) battant ainsi l'ancien record de 95 kt en 24 heures établi par ERNIE (en 2017).
Le seul à s'être intensifié davantage en 24 heures (depuis 1966) se trouvait dans l'hémisphère Nord, il s'agit de Patricia (en 2015) qui a évolué à l'Est du Pacifique Nord avec une intensification de 105 kt en 24 heures.
Pour le bassin cyclonique de l'Atlantique (depuis 1966) c'est Wilma (en 2005) qui a connu une phase d'intensification de 95 kt en 24 heures.
Le seul à s'être intensifié davantage en 24 heures (depuis 1966) se trouvait dans l'hémisphère Nord, il s'agit de Patricia (en 2015) qui a évolué à l'Est du Pacifique Nord avec une intensification de 105 kt en 24 heures.
Pour le bassin cyclonique de l'Atlantique (depuis 1966) c'est Wilma (en 2005) qui a connu une phase d'intensification de 95 kt en 24 heures.
Analyse : Philip Klotzbach (Météorologue du Colorado State University en Amérique, spécialiste dans les prévisions saisonnières des ouragans dans le bassin Atlantique)
Animations d'images satellites de AMBALI
(En haut) Animation d'images satellites du cyclone TRèS intense AMBALI, Animation du 05 au 07 déc. 2019 (61 images), source : METEOSAT IODC Airmass de EUMETSAT. (En bas) Animation d'images satellites du cyclone TRèS intense AMBALI, du 05 au 06 déc. 2019 (121 images), source : images EUMETSAT de Kachelmannwetter, montage Firinga le Site.
AMBALI vu par l'imagerie micro-ondes
Images micro-ondes qui scannent le coeur du phénomène, du 03 au 07 décembre 2019.
Cette animation met bien en évidence l'impressionnante intensification durant la journée du 05 décembre. Un oeil de basse couche et un mur fermé sont détectables dès 12 UTC. La structure devient impressionnante dès 21 UTC. Et à l'inverse, durant la journée du 06 décembre, la convection s'effondre et l'oeil disparait très rapidement. On remarque, sur l'image du 06 à 23:10 UTC que l'oeil est réapparu (pendant une période de 2 heures) avant de succomber complètement à l'air sec et au cisaillement du vent de 55 km/h.
Credit: NRL / NAVY
Cette animation met bien en évidence l'impressionnante intensification durant la journée du 05 décembre. Un oeil de basse couche et un mur fermé sont détectables dès 12 UTC. La structure devient impressionnante dès 21 UTC. Et à l'inverse, durant la journée du 06 décembre, la convection s'effondre et l'oeil disparait très rapidement. On remarque, sur l'image du 06 à 23:10 UTC que l'oeil est réapparu (pendant une période de 2 heures) avant de succomber complètement à l'air sec et au cisaillement du vent de 55 km/h.
Credit: NRL / NAVY
Conclusion
Comme le présageait à long terme les modèles de prévision météorologiques, l'activité cyclonique, et donc le début de la saison cyclonique 2019/2020, dans le Sud-Ouest de l'océan Indien, allait être lancée en début de ce mois de décembre. En effet, une large zone de basse pression s'étend entre les Seychelles et l'archipel des Chagos. Le premier système qui émerge est 02S au Nord-Est de Madagascar le 02 décembre et le jour suivant 03S se développe au centre du bassin.
Alors que le nom d'AMBALI était quasiment attribué à 02S, 03S prend finalement le devant de la scène en passant le premier le stade de tempête tropicale. Ce qui lui vaut ainsi l'attribution du premier nom de la saison AMBALI le 05 décembre à 06 UTC !
En cette journée du 05 décembre, la formation nuageuse s'est parfaitement arrondie, une masse nuageuse compacte et de faible diamètre. Baignant dans des conditions atmosphériques très favorables et évoluant sur des eaux comprises entre 29 et 30°C, une intensification explosive s'ensuit.
En 24h voici le scénario : alors qu'à minuit il ne s'agissait que d'une simple dépression tropicale, 3h après le stade de tempête modérée était franchi, et à 09 UTC c'est le stade de forte tempête qui est atteint. Un point chaud est clairement visible sur les images satellites grâce à la luminosité déclinant à 13 UTC. Par la suite, le processus d'intensification va être exponentiel. L'organisation des cumulonimbus formant le coeur d'AMBALI s'emballe. A 15 UTC, le stade cyclonique est atteint et à 18 UTC c'est le stade du cyclone intense qui est validé, l'oeil est alors d'un diamètre de 15 km. Le 06 décembre à minuit c'est le stade du cyclone tropical TRES intense de catégorie 4 qui est confirmé par l'agence Française Météo-France et l'agence Américaine JTWC. Le pic d'intensité à 135 kt / 1 min est atteint. Le dernier système à avoir atteint ce stade de CTTI dans le bassin était FANTALA en 2016.
A ce moment, le cyclone est très compact, avec un oeil qui s'est contracté, il est d'une grande pureté d'un diamètre de 9 km. Il est entouré de sommets de nuageux très froids.
L'oeil disparait sur l'imagerie satellite infrarouge à 05 UTC. Le responsable c'est l'intrusion d'un air sec qui s'enroule près du coeur de la circulation compacte du cyclone.
De plus, il est davantage affaibli par une augmentation du cisaillement du vent en altitude. AMBALI redevient simple cyclone tropical dès 12 UTC.
Malgré des facteurs environnementaux inhibants, l'oeil est réapparu pendant une période de 2 heures avant de succomber complètement à l'air sec et au cisaillement du vent de 55 km/h.
L'affaiblissement s'est poursuivi rapidement et à la mi-journée du 07 décembre, les sommets des nuages les plus froids de la tempête ont été déplacés à l'Est du centre de circulation. Le déplacement d'AMBALI est également devenu irrégulier lorsque les vents des niveaux inférieurs de la troposphère ont commencé à orienter sa trajectoire.
Le 08 décembre, AMBALI est classé en dépression résiduelle par Météo-France. Le centre de basse couche dépourvu de toute convection est bien visible sur les images satellites.
AMBALI va rester dans les annales, les observateurs mondiaux ne sont pas restés indifférents suite à cet emballement d'intensification rarissime.
En effet en 24h, AMBALI a gagné 100 kt en vents soutenus sur 1 min, passant de 35 kt à 135 kt. Depuis l'ère satellitaire c'est le premier système à avoir atteint cette dynamique dans l'hémisphère Sud. Seul l'ouragan PATRICIA en 2015 dans l'hémisphère Nord avait fait mieux avec un gain de 105 kt / 24h en 2015.
Concernant le pic d'intensité à 135 kt, en début de saison peu de cyclones ont fait mieux avant un 06 décembre, on peut citer AGNIELLE avec 140 kt le 20 novembre 1995 et BENTO avec 140 kt le 23 novembre 2004.
Alors que le nom d'AMBALI était quasiment attribué à 02S, 03S prend finalement le devant de la scène en passant le premier le stade de tempête tropicale. Ce qui lui vaut ainsi l'attribution du premier nom de la saison AMBALI le 05 décembre à 06 UTC !
L'intensification hors norme du 05 décembre 2019 :
Aucun modèle météorologique n'avait réussi à appréhender le pic d'intensité et le processus d'intensification dite " explosive ".En cette journée du 05 décembre, la formation nuageuse s'est parfaitement arrondie, une masse nuageuse compacte et de faible diamètre. Baignant dans des conditions atmosphériques très favorables et évoluant sur des eaux comprises entre 29 et 30°C, une intensification explosive s'ensuit.
En 24h voici le scénario : alors qu'à minuit il ne s'agissait que d'une simple dépression tropicale, 3h après le stade de tempête modérée était franchi, et à 09 UTC c'est le stade de forte tempête qui est atteint. Un point chaud est clairement visible sur les images satellites grâce à la luminosité déclinant à 13 UTC. Par la suite, le processus d'intensification va être exponentiel. L'organisation des cumulonimbus formant le coeur d'AMBALI s'emballe. A 15 UTC, le stade cyclonique est atteint et à 18 UTC c'est le stade du cyclone intense qui est validé, l'oeil est alors d'un diamètre de 15 km. Le 06 décembre à minuit c'est le stade du cyclone tropical TRES intense de catégorie 4 qui est confirmé par l'agence Française Météo-France et l'agence Américaine JTWC. Le pic d'intensité à 135 kt / 1 min est atteint. Le dernier système à avoir atteint ce stade de CTTI dans le bassin était FANTALA en 2016.
A ce moment, le cyclone est très compact, avec un oeil qui s'est contracté, il est d'une grande pureté d'un diamètre de 9 km. Il est entouré de sommets de nuageux très froids.
Puis il s'affaiblit brutalement durant la journée du 06 décembre 2019 :
Sa courbe s'intensité va être de type " montagnes russes ". En effet, l'affaiblissement succède rapidement à l'épisode d'intensification rapide. Premier indice durant les premières heures du 06 décembre, c'est l'opacification de l'oeil sur les images satellites.L'oeil disparait sur l'imagerie satellite infrarouge à 05 UTC. Le responsable c'est l'intrusion d'un air sec qui s'enroule près du coeur de la circulation compacte du cyclone.
De plus, il est davantage affaibli par une augmentation du cisaillement du vent en altitude. AMBALI redevient simple cyclone tropical dès 12 UTC.
Malgré des facteurs environnementaux inhibants, l'oeil est réapparu pendant une période de 2 heures avant de succomber complètement à l'air sec et au cisaillement du vent de 55 km/h.
L'affaiblissement s'est poursuivi rapidement et à la mi-journée du 07 décembre, les sommets des nuages les plus froids de la tempête ont été déplacés à l'Est du centre de circulation. Le déplacement d'AMBALI est également devenu irrégulier lorsque les vents des niveaux inférieurs de la troposphère ont commencé à orienter sa trajectoire.
Le 08 décembre, AMBALI est classé en dépression résiduelle par Météo-France. Le centre de basse couche dépourvu de toute convection est bien visible sur les images satellites.
AMBALI va rester dans les annales, les observateurs mondiaux ne sont pas restés indifférents suite à cet emballement d'intensification rarissime.
En effet en 24h, AMBALI a gagné 100 kt en vents soutenus sur 1 min, passant de 35 kt à 135 kt. Depuis l'ère satellitaire c'est le premier système à avoir atteint cette dynamique dans l'hémisphère Sud. Seul l'ouragan PATRICIA en 2015 dans l'hémisphère Nord avait fait mieux avec un gain de 105 kt / 24h en 2015.
Concernant le pic d'intensité à 135 kt, en début de saison peu de cyclones ont fait mieux avant un 06 décembre, on peut citer AGNIELLE avec 140 kt le 20 novembre 1995 et BENTO avec 140 kt le 23 novembre 2004.